Le SNALC qui a élaboré un projet comportant l’idée de groupes de niveaux, est accusé d’être partisan du « tri social » et de la stigmatisation. Faut-il ajouter foi à ces affirmations ?
Répondons tout de go. Non, le SNALC n’entend en rien favoriser la reproduction sociale. Pour commencer, lier intrinsèquement niveau scolaire et niveau social relève du mépris de classe ou du misérabilisme. Certes, statistiquement, un élève issu d’une classe défavorisée risque davantage de se trouver en échec. Mais faire d’une corrélation une causalité est un biais aberrant.
Ajoutons que le SNALC n’éprouve aucune tendresse pour le tri tout court. En effet, des groupes de niveaux bien conçus devraient constituer une aide pour que les élèves en difficulté parviennent au même point que les autres en bénéficiant d’un effectif réduit.
Il est en outre curieux de noter que les mêmes qui crient au tri social, à la stigmatisation voire à l’apartheid ne supporteraient pas qu’on touche aux REP, REP+ et réclament des RASED et plus de maîtres dans le premier degré. Le SNALC porte exactement les mêmes demandes et ne considère pas que les dispositifs d’aide sont discriminants.
Le SNALC est donc cohérent. Son but ? Faire progresser les élèves. Il est évident qu’aujourd’hui, le système y échoue. Certains vantent la saine émulation de l’hétérogénéité. Or, actuellement, l’hétérogénéité des niveaux, des aspirations, de l’implication et du comportement est telle que l’émulation ne marche pas. Les enquêtes nationales et internationales sont claires sur ce point.
Notre projet aussi était cohérent. Il débutait en 5e pour laisser du temps, ne créait pas trois groupes ni ne requérait la mise en barrettes de toutes les classes, mais s’appuyait sur des moyens et des créations de postes. Il ne prenait pas sur la marge et ne devait donc léser aucun autre enseignement.
Au final, le SNALC tient à l’affirmer clairement : contrairement à ce que d’aucuns claironnent à l’envi, des études scientifiques – et le rapport PISA de 2022 – montrent qu’organiser des groupes de niveaux, pas des classes de niveaux, mais bien des groupes portant sur la langue natale et les mathématiques, est un facteur de progrès. Tiens donc…
Rédigé par Sébastien VIEILLE, secrétaire national du SNALC chargé de la pédagogie